top of page

​​Nous sommes des monstres

2018-2019

Lycée Agricole Privé de Tourville sur Pont-Audemer (Eure)

 

Artistes en résidence :

Adèle Gascuel, Marie Maucorps, Flora Souchier

avec la participation de Nouch Papazian

Coordination : Marie Maucorps

Dans le cadre de l’appel à projets « Jumelages - résidences d’artistes en éducation artistique, culturelle et numérique » de la DRAC Normandie. Cette résidence était également soutenue par la DRAAF Normandie, le Lycée Agricole Privé de Tourville sur Pont-Audemer et le théâtre de L’éclat.

La compagnie est intervenue auprès d’élèves de Terminale en lycée agricole pour concevoir avec eux un spectacle de bout en bout autour du thème des monstres — les mythiques, les contemporains, les Freaks mais aussi les monstres intimes…

Le monstre fait peur tout autant qu'il fascine. C'est l'Hydre de Lerne contre laquelle le héros éprouve sa valeur tout autant que le mystère caché sous le lit de l'enfant qui n'arrive pas à dormir. C'est la Gorgone et la femme à barbe. C'est la mère qui tue ses enfants, c'est le Grand Méchant Loup, c'est le génocidaire, c'est parfois aussi notre reflet dans le miroir. Le monstre est profondément spectaculaire puisqu'il tord les limites du concevable, puisqu'il met à mal la raison. Il est aussi l'un des sujets de prédilection du théâtre puisqu'il touche au tabou, à l'indicible et à l'intolérable. 

 

Nous avons proposé aux élèves de s’emparer de ce thème par l’écriture, l’improvisation, la danse, le travail de masque et de chœur ainsi que par  l’interprétation de scènes théâtrales. Il a été question de chasse aux monstres ; d’acceptation ou non de soi et de son corps ; d’acceptation ou non de l’autre, de ce qui est différent de moi ; de fabrication de son double monstrueux. 

 

Deux représentations (une scolaire et une tout public) du spectacle ont eu lieu le 22 mars 2019 à L’éclat - Théâtre de Pont-Audemer. 

Spectacle créé à partir des improvisations et des histoires des 30 élèves participants, avec quelques extraits de textes de Sénèque, Shakespeare et Edward Bond.

“– Qu’est-ce qu’on peut vous dire… 

– Il a un regard noir. Effrayant. 

– Effrayant. Il a des longs ongles… enfin c’est plutôt des griffes.

– Il est très méchant. 

– Mais très intelligent. 

– Très intelligent oui.

– On ne sait jamais ce qu’il pense. Jamais. 

– Des fois on dirait qu’il va nous attaquer dans notre sommeil. 

– Nous sauter au visage. 

– Dès l’accouchement il y avait quelque chose qui clochait dans son comportement. 

– Aucune émotion. 

– Il dormait jamais. 

– Jamais. 

… 

– Si nous sommes là aujourd’hui… 

– C’est parce qu’on en peut plus. On est à bout. 

… 

– Vous en voulez ? 

– On est prêts à tout pour s’en débarrasser… 

– De notre bébé 

– De notre bébé.”

“Messieurs, dames bonjour. / On nous a informées qu’il y avait des monstres dans le public. Entre 1 et 3 monstres. Nous sommes là pour vous maintenir en vie, ne vous inquiétez pas nous allons vous aider. Tout va bien se passer, excusez-nous, excusez-nous… / RAS/ Non, y a rien là… / Ce sont des monstres d’environ 7 centimètres et demi… donc un gabarit relativement petit mais il suffit qu’ils vous fassent une piqûre et vous mourrez sur le champ… / Ah il est là ! / Ne vous inquiétez pas…. / Ne bougez pas / Ne respirez pas / Nous avons la situation en main / Fermez les yeux”

“Au revoir mon ami le monstre,

Tu vas tellement me manquer toi et ta seule et unique dent

Tu étais mon meilleur ami”

“Au revoir sale monstre,

Je ne pourrai plus te voir car je t’ai tué. C’était trop cool de te voir mourir devant mes yeux. Tu ne boufferas plus les gens que tu croiseras. Tout le monde t’oublieras et tu deviendras une légende. C’est inévitable, comme ta création. Tu y es pour rien, mais voilà.”

bottom of page