La compagnie a vu le jour en 2008. Installée dans l’Eure depuis 2015, elle est aujourd’hui portée par Marie Maucorps et Nouch Papazian, en partenariat précieux avec une quinzaine de complices comédiennes, musiciens, clownes, danseurs, chanteuses, conteurs, créateurs lumière, etc, et en réseau avec une constellation d’adhérent-es.

​

De plus en plus, l’identité de la compagnie se joue au croisement, affirmé et revendiqué, de plusieurs esthétiques et de plusieurs modus operandi, tous au service de questions finalement simples : qu’est-ce qui nous rend puissant-e ? Qu’est-ce qui, dans l’art, (nous) apporte de la vitalité ? Quelle place nous paraît juste pour exister en tant qu’artistes, en milieu rural et dans une société donnée, avec tout ce que cette dernière pose comme limites, problématiques, cas de conscience ? Pour nous, la création artistique n’est pas décorrélée, ni décorrélable, de son environnement immédiat, de son territoire avec son écosystème politique et social ou de ses conditions de création. Choisissant de faire de ces potentielles contraintes une force et une source créative, nous proposons des objets artistiques hybrides qui font grand cas du cadre et qui brouillent sciemment les pistes entre « spectateur-ices » et « acteur-ices » ; « action culturelle » et « création » ; « théâtre », « musique » ou « clown », etc.

​

Ce qui se traduit dans de l’écriture de plateau dirigée, prenant pour forme des veillées-spectacles ou des banquets-spectacles, des spectacles tout-terrain, du théâtre in situ ou de la performance, des interventions en milieu scolaire ou pénitentiaire, des stages, ateliers ou laboratoires de recherche ou de création visant un public multi-générationnel et multi-milieu ; et pour fond une recherche autour des liens entre intime et collectif, grande et petite histoire, mythes et actualité liés aux matériaux avec lesquels nous fabriquons nos spectacles/moments artistiques : collectage, textes d’archives ou documentaires, textes d’auteur-ices contemporain-es, textes antiques...

​

Dans tout cela, il s’agit de danser avec nos désirs d’un théâtre généreux et exigeant, et avec une certaine impertinence intellectuelle qui nous pousse à semer un doute fertile, l’air de rien, dans ce qui paraît innamovible, certain, couru d’avance.